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Publié par alain l.

Autant vous le dire tout de suite, je n'ai jamais... jusqu'à maintenant du moins, goûté aux drogues illicites... Pour moi , il y a déjà suffisamment à faire avec ces drogues licites ( tabac, alcool, café, thé, médicaments, air pollué... ) qui empoisonnent notre vie quotidienne... Activement ou Passivement ...

Pourtant, le sujet d'une "nécessaire" dépénalisation du cannabis me préoccupe et j'ai donc écouté et ré-écouté cette émission  du Mardi 21 Février....  Gand Bien vous Fasse...  d'Ali Rebeihi sur France Inter ...

 

La dépénalisation du cannabis est-elle inéluctable ?

Pourquoi légaliser un produit considéré comme dangereux en terme de santé publique ? Quels sont les effets sur l'organisme de la prise de cannabis ? Son impact psychologique. Quels sont les éventuels bienfaits d’un usage thérapeutique du cannabis ? Nous avons demandé à deux psychiatres addictologues de nous éclairer sur tous ces sujets. Etes-vous ou non favorable à la dépénalisation de la consommation ?

avec le point de vue de deux addictologues :

  • Pr Amine Benyamina, psychiatre et addictologue, responsable du centre d’addictologie de l’hôpital Paul Brousse à Villejuif.
  • Dr Laurent Karila psychiatre, médecin à l'hôpital Paul-Brousse, spécialisé dans l'addictologie et porte-parole de l'association SOS Addictions.

Quelques extraits choisis ...  mais bien sûr non exhaustifs par rapport à l'ensemble de l'Émission...

Vous pouvez lire le texte retranscrit ou écouter l'extrait correspondant...

Le cannabis, c’est une plante que l’on retrouve dans les traces de l’Humanité de tous temps … C’est un produit particulier parce qu’en fonction des époques et en fonction de la manière avec laquelle il est perçu il est soit un perturbateur du lien social, soit une panacée absolue et c’est ce qui fait que ce débat est toujours quasiment un débat d’actualité ...
[...]

Professeur Amine Benyamina : Grand bien vous fasse sur France Inter

A.Benyamina:  - Fumer du cannabis , le dire comme ça , étant dangereux ou pas dangereux ça , n’a pas beaucoup de sens

A. Rebeihi. : -  Je rappelle quand même que l’Académie de Médecine dénonce une Pandémie Cannabique

A.B.: - Et bien c’est bien pour ça qu’il faut peut-être se poser la question sur le caractère de prohibition et de la montée inexorable de la prévalence, c’est à dire du nombre de jeunes qui consomment régulièrement tous les ans et que le caractère prohibitionniste qu’on a mis en place en France depuis 1970 mériterait non pas d’être rejeté mais d’être questionné...

[...]

 

A.Benyamina: - Qu’est ce qui se passe lorsqu’on est adolescent ? On fait une expérience, souvent une grande expérience de ce qui est interdit . Alors le cannabis il a un statut particulier …

C’est la moins stigmatisée des drogues mais en même temps c’est celle avec laquelle on joue avec l’interdit , on défie les adultes et les parents. Et donc entre 13...14...15 ans et 21...22...23... il y a une consommation qui s’est installée et puis la grande majorité s’arrête parce qu’il y a de nouveaux investissements , on bosse, on vit en couple … Ça va pas trop mal...

Ce qui pose problème c’est que parmi ceux qui expérimentent … certains passent de l’autre côté...

Ils décrochent en tant que scolaire , peuvent avoir des problèmes psychiatriques... ils peuvent avoir des problèmes personnels et bien c’est ceux là qui doivent être l’objet de toutes les attentions des politiques de santé et c’est pour cela qu’il faut probablement organiser plutôt un cadre légal qu’une dépénalisation irresponsable , on est bien d’accord ...

[...]

Ali Rebeihi : - Que se passe-t-il dans l’organisme si je fume occasionnellement un joint ?

Pr Benyamina : - Lorsqu’on consomme du cannabis c’est pour se sentir bien... Il y a un sentiment de bien-être , de l’assurance, de détente […] Ensuite en fonction de la qualité du produit, de l’âge, des circonstances dans lesquelles on consomme et puis de l’ancienneté de l’intoxication, c’est le cas de le dire, on a des symptômes qui apparaissent … On a essentiellement des atteintes de la sphère perceptive... on voit des choses, on sent des choses … et puis certains ne se sentent pas très bien […]

Ali R.: - Alors , à partir de quel niveau de consommation parle-t-on d’addiction au cannabis ?

Dr Karila : - L’addiction c’est une définition générale , ça dépend même pas du produit ni du comportement...

Ali R : - En l’espèce concernant le Cannabis ?

Dr K : - Pour faite vite, on va consommer régulièrement … C’’est plus de 12 mois de consommation , une consommation quotidienne, on augmente la consommation, on a des symptômes de manque quand on ne consomme pas, on privilégie la consommation au reste...

Ali R : Alors quels sont les effets psychotropes du Cannabis ?

Dr K : Les principaux effets psychotropes c’est qu’on est bien , un peu euphorique … on est reposé et on peut savoir d’autres effets bien plus graves …

Ali R : Et que que sait-on de l’impact psychologique de la consommation de Cannabis. ? Certains chercheurs en addictologie parlent de syndrome a-motivationnel

Pr Benyamina : On le trouve chez des consommateurs réguliers et chroniques à partir d’un certain âge … C’est un syndrome qui fascine … dans le mot tout est dit... Il y a un désintérêt pour tout , y compris pour des activités qui jusque là étaient très investies sur le plan hédonique et donc c’est un symptôme intéressant et important pour que les cliniciens lerepèrent parce qu’il peut parfois cacher un processus psychotique en cours... E ça c’est extrêmement important et c’est pour cela que ce n’est pas un produit banal … Ne donnons pas l’impression d’être des irresponsables en blouse blanche … C’est la raison pour laquelle une légalisation, un cadre légal, doit réfléchir sur une population jeune, vulnérable sur le plan psychologique et sur le plan neuro-biologique … ce sont des 13-25 ans ...

Ali R : Est-ce que le fait de fumer régulièrement des joints altère les capacités cognitives, les capacités d’attention ?

Dr  Karila : Oui, plus on est jeune … Le cerveau finit sa puberté cérébrale autour de 20 / 25 ans … Donc toutes les structures du cerveau ne sont pas formées … dans ces structures du cerveau il y a tout ce qui génère les fonctions cognitives … la mémoire, l’attention … la prise de décision, la concentration … et plus on consomme tôt , plus on va altérer ces fonctions et il y a des études qui ont montré que chez les jeunes qui fumaient beaucoup ça altérait les performances cognitives et le Q.I notamment

 

[...]

Ali R : Chez les jeunes la consommation de Cannabis est accusée de favoriser certaines pathologies mentales comme la Schizophrénie... Qu’en est-il exactement ?

D Karila : Le cannabis ne rend pas Schizophrène … Le cannabis en fait c’est un facteur dans la sphère de ces maladies psychiques … C’est un favorisateur, un révélateur mais il n’est pas agent responsable, agent causal... et c’est pareil pour les autres pathologies ;

Ali R : Quels sont les facteurs de comorbidité associés à la prise de Cannabis ?

Dr Karila : En gros il y a des maladies anxieuses, il y a des maladies de l’humeur, il y a des troubles de la personnalité de type anti-social, de type border-line etc et il y a aussi des comorbidités physiques...

Ali R. : Alors à vous écouter sur les effets indésirables du cannabis , de la consommation de cannabis, ça n’incite pas à la dépénalisation à priori ..

Pr Benyamina: C’est comme la notice dans les médicaments … quand vous lisez , vous n’allez plus vous soigner … On vous dit les choses telles qu’elles sont ...

Ali R. : Vous mettez sur le même plan un médicament et le cannabis ?

Pr Benyamina: On y viendra … Je pense qu’il est utile de le dire mais la prévalence et la fréquence d’apparition des troubles ou bien des effets dit « à côté » sont moins nombreux que le temps de le dire... C’est important de le dire en même temps … Mais on les connait... Si on compare le cannabis à un produit licite comme l’alcool , le cannabis c’est un verre de lait à côté.

Dr Laurent Karila Je suis d’accord avec Amin pour la comparaison lactée en fait .

A- C’est un peu fort quand même non ?

Dr Laurent Karila Non , non … C’est une image …

Pr Benyamina:: L’alcool , c’est quand même 55.000 morts par an en France , le cannabis.... bon... c’est peut-être des morts indirects … Mais je n’aime pas cet argument , c’est celui qui a été servi par les tenants de la légalisation à tout crin...

Mais il est utile et important aussi d’avoir un regard de Santé Publique...

[...]

À partir d’un certain âge, je ne vois pas de différence entre ceux qui tous les week-end finissent le fond de whisky, pour ne pas dire le reste et les bouteilles... et ceux qui consomment leur pét et qui vont travailler le Lundi sans difficulté …

 

 

Voilà , je ne pouvais pas bien sûr tout retranscrire ...

Écoutez l'émission dans son intégralité ...

Et faites-vous aussi une opinion si vous n'en avez déjà pas une ...

Pour ma part , oui, je pense aussi que:

« C'est parce que je pense qu'il est dangereux de se droguer qu'il faut légaliser... »

                                                                                         (Benoit Hamon)

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B
Oui il faut dépénaliser pour éviter les trafics et éviter aux jeunes et moins jeunes de tomber dans des drogues dures
Répondre
A
Salut Bernie ... En fait dans l'émission les médecins intervenants insistent sur le fait qu'il n'y a pas vraiment de drogues "dures" et de drogues "douces" ... Tout dépend de celui qui les utilise ... <br /> Je n'ai pas retenu ce passage dans mes extraits, c'était aussi important mais ça aurait fait beaucoup de texte en plus ...<br /> Il faudrait vraiment écouter l'émission dans son intégralité ...<br /> Le problème d'éviter les Trafics n'a pas été beaucoup abordé par les médecins addictologues invités de l'émission...<br /> <br /> @t<br /> alain