Apocalypse...
Apocalypse
Hiroshima mon amour
Dialogue avec Robert Desnos*
« Je suis le veilleur de la rue de Flandre,
Je veille tandis que dort Paris.
Vers le nord un incendie lointain rougeoie dans la nuit.
J’entends passer des avions au-dessus de la ville »
Robert Desnos
Il y a trente-huit millions d'habitants dans la ville de Tokyo
Qui vive ?
38 millions d'êtres, 38 millions de joies
38 millions de détresses
38 millions de vivants
Je suis le veilleur de la Rue de Flandre*
Qui vive ?
Je suis le veilleur du Point-du-Jour.*
La Seine se love dans l’ombre, derrière le viaduc d’Auteuil*
il y a 10 millions d'habitants, à Paris
1 million 200 mille, à d'Hiroshima.
Je suis le veilleur de la rue de Flandre*
Je dis le mot de passe : Apocalypse.
Posant ma plume, levant la tête
un ciel qui n'est plus le ciel
ma peur qui n'est plus la peur
des mots, lus à voix basse dans ma nuit
et ce poème, jeté aux quatre vents
Je veille dans la rue de Flandre
J'entends des avions lointains, au dessus d'Hiroshima
je dis le mot de passe : Apocalypse
à 130 mille brûlés
Je suis le Veilleur de la Poterne des Peupliers*
« Je suis le veilleur de la Poterne des Peupliers
Le vent du sud m’apporte une fumée âcre »
Robert Desnos
Note de lecture : les vers signalés par le caractère * dans le corps du texte sont de Robert Desnos
villebramar, octobre 2019