Moteur PE...

 

Publié par U.E.P.S. de l'I.M.E l'Eveil

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( Des lendemains qui ne chantent plus)

 

[...] En attendant , ma famille apprend par les médecins ce qu'ils vont devoir et pouvoir faire pour que je continue à vivre.

Les brûlures occasionnées par ce type d'accident sont plus graves que des brûlures au troisième degré, dans la mesure où la carbonisation provoque des lésions importantes et souvent irréversibles, entraînant, entre autres, des nécroses des tissus.

Quatre jours après l'accident, on informe donc ma famille que, pour me sauver, il faut procéder à une amputation de l'avant-bras droit. Comme je ne suis pas (ni physiquement ni moralement ) en état de donner mon accord, c'est à mon père qu'échoit cette pénible décision. Doit-on d'ailleurs appeler cela un décision? Il s'agit "seulement" de me sauver la vie...

Je me souviens d'en avoir été informé, lors d'un court instant de lucidité, par le docteur Dhennin, chef du service des grands brûlés. Ce fut comme un coup de massue: mon bras droit, avec lequel je prenais la main de mon fils, avec lequel je tenais ma fourchette, passais les vitesses de ma voiture... La liste est longue, elle défile dans ma tête embrumée par les doses massives de calmants, de morphine. Cette première amputation marque pour moi le début d'une spirale infernale.

Je ne comprends pas, je refuse de comprendre une chose aussi inadmissible. Un psychologue me propose d'en parler, je refuse. Je préfère retomber dans l'oubli artificiel des médicaments . [...]

Extrait du livre de Philippe Croizon:  "J'ai décidé de vivre"
Jean Claude Gawsewitch Editeur
Publié avec l'autorisation de l'auteur

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