la rivière à l'envers (5) ...

Résumé du chapitre 5: Marie.
Marie raconte son histoire à Tomek : elle s'est mariée dans sa jeunesse avec un homme qu'elle n'aimait pas et s'est enfuie avec un marchand des quatre saisons qui s'appelait Pitt... Des cavaliers étaient à leur recherche, alors pour qu'on les oublie ils sont allés de l'autre côté de la forêt, où il y a une grande prairie pleine de fleurs ... c'est là que Pitt est mort en jouant à se laisser tomber en arrière pour faire rire Marie ... Marie l'a enterré et traverse la forêt tous les ans pour revenir le voir...
Stéfanny, Franck, Lucine
[...] Imagine un océan de fleurs, aussi loin que tu regardes,
des fleurs de toutes les couleurs de toutes les formes, de toutes les tailles. Une avalanche de parfums. Pitt était comme ivre, il s'est mis à courir en tous sens. Il a arraché une grande fleur
mauve, il se l'est coiffée sur la tête à la manière d'un chapeau en hurlant: « Capitaine Pitt à votre service! » Moi aussi j'étais folle de joie. J'ai éclaté de rire et je lui ai crié:
« Repos, capitaine! » Alors, il s'est laissé tomber tout raide en arrière , comme un bâton, pour me faire rire, bien sûr, et il n'a plus bougé. J'ai couru pour venir l'embrasser et
c'est là que j'ai vu qu'il était mort. Sa tête avait heurté la seule pierre de la prairie. La seule , je te jure. Je l'ai appelé: « Pitt! Pitt! » , mais il ne répondait plus. Il
me souriait avec son drôle de chapeau sur la tête. On ne pouvait pas mourir plus heureux. J'allais pleurer quand Cadichon a lâché une bonne pétarade. Alors, en une seconde, tu vois que dans ma
vie j'ai toujours pris mes décisions en une seconde, j'ai décidé que je ne pleurerais pas, que je ne pleurerais plus jamais et qu'au contraire je continuerais à célébrer la vie comme avant, comme
avec lui. J'ai creusé un trou et je l'ai allongé dedans. Ce ne sont pas les fleurs qui manquaient pour décorer la tombe! Et puis je lui ai simplement dit que je reviendrais le voir l'année
prochaine, que je reviendrais le voir tous les ans . Et c'est ce que je fais depuis ... [...]
extrait publié avec l'autorisation de jean claude mourlevat
http://www.jcmourlevat.com/